Au métro Belleville, vers la fin novembre en milieu d’après-midi, on voit tout d’un coup débouler de nulle part un petit groupe de flics de la BST, matraques au poing et avec tout l’attirail de leur sale boulot. Ils se précipitent dans l’escalier du métro et ne tardent pas à mettre contre un mur leurs cibles du jour, des revendeurs de tickets de metro, pour un contrôle d’identité. Un employé de la RATP plutôt zélé, sûrement une balance, supervise la scène.
Si les revendeurs n’ont pas été embarqués ce coup-ci et ont du coup échappé à la garde-à-vue voire au CRA ou à la taule, ils ont quand même dû subir l’humiliation d’être mis à l’écart, fouillés et menacés pendant un peu moins d’une heure par cinq flics en uniforme. Les revendeurs en question essayent de gratter quelques thunes au dépend de la RATP pour survivre et les contrôles réguliers servent à les dissuader par la peur.
Ces sales condés s’en prennent sans arrêt de la même manière aux sans papiers, aux vendeurs à la sauvette, aux prostituées, etc. bref, à tous les pauvres indésirables qui vivent sur ces trottoirs et dans ces bouches de métro. Jusqu’à quand pourront-ils se comporter comme si les rues leur appartenaient ?