La Santé fait peau neuve

Alors que l’Observatoire international des prisons ne cesse d’alarmer sur l’insalubrité de plusieurs taules, le Ministère de la Justice finit par se voir obligé de réagir, pour sauver son image de « protecteur » de la société, souhaitant le bien de tous les citoyens. Ainsi, Christiane Taubira (actuelle ministre de la Justice) a récemment annoncé le déblocage de 800 millions d’euros pour financer un plan de rénovation de quatre prisons : Fleury-Mérogis, Aix 2, Les Baumettes 2 (à Marseille) et la maison d’arrêt de la Santé, dernière taule à abattre à Paris dans le 14e arrondissement. Elle a été inaugurée en 1867 et plusieurs blocs y sont déjà fermés à cause de leur état de vétusté. Selon de récentes annonces officielles, elle ne devrait plus accueillir de nouveaux détenus à partir du 31 décembre 2013 (sachant qu’elle en compte actuellement environ 680 pour 483 places), et devrait être entièrement vidée pour le 31 juillet 2014. Les détenus restants seront transférés dans d’autres prisons comme Fresnes ou Fleury-Mérogis, déjà surpeuplées. Les pros de la truelle chargés de la rénovation n’ont pas encore été désignés, mais l’organisation des travaux, prévus sur une durée de quatre ans, a été confiée à l’Apij (Agence Publique pour l’Immobilier de la Justice). Leurs détails ne sont pas encore connus, mais on entend principalement parler, du côté des responsables du projet, d’une augmentation du nombre de cellules individuell­es, de la création de places de semi-liberté (pour la réinsersion, mot-clé de l’opération), et de nouveaux dispositifs de surveillance. Comme les charognards du système pénitentiaire sont bien obligés de laisser sortir un jour ou l’autre la plupart des personnes incarcérées, il ne leur suffit pas de détruire les individus par l’isolement et l’humiliation : il souhaitent également en profiter pour en faire de petits rouages de la société, bien huilés et bien rangés. D’où leur intérêt pour la (ré)insertion…

Mais nous n’avalerons pas une miette des discours de ceux qui voudraient nous faire croire que l’on améliore les conditions de détention « pour notre bien », car perfectionner le système carcéral signifie avaliser et légitimer les prisons, donc perpétuer leur existence. Et nous, ce que nous voulons, c’est danser sur leurs cendres après que notre rage et notre désir de liberté les aient fait partir en fumée !

Vert-de-gris, blanches ou dorées, les cages seront toujours des cages, donc à détruire !

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