– Fin mars à Corbeil-Essonnes, dans la cité des Tarterêts, quelques policiers de la BAC se pensant malins patrouillent dans une voiture banalisée. Là, ils sont pris d’assaut par une trentaine de personnes, qui leur balancent diverses choses, dont de beaux gros parpaings. Un ou plusieurs de ces cadeaux atterrit dans la vitre de la voiture qui explose, blessant un keuf aux yeux. Des renforts seront nécessaires aux policiers pour reprendre l’avantage et arrêter une personne.
– Vandalib’, suite. Dans la nuit du 5 au 6 avril dernier à Créteil (Val-de-Marne), six voitures du dispositif Autolib’ sont volontairement aspergées d’essence et livrées aux flammes, tandis que les bornes de la station sont également brisées. Cette attaque serait une réponse à de récentes descentes de la police dans le quartier. Un jour avant, des affrontements avaient eu lieu contre les flics venus faire un contrôle, et deux d’entre eux étaient restés blessés dans la mêlée, à laquelle de nombreux habitants du coin s’était joints.
– Le 18 avril dernier à Bagnolet, deux véhicules de la Croix-Rouge, qui participe à la gestion des camps de rétention pour étrangers et des zones d’attente avant l’expulsion, sont incendiés. Plus tard un communiqué revendique l’attaque et conclut en ces termes : « Face au terrorisme d’État, continuons de propager la révolte et nos mauvaises intentions. ». Une manière parmi d’autres de montrer que ni flics, ni justice, ni prison ne pourront étouffer nos révoltes, à l’heure où six camarades sont passés en procès sous juridiction antiterroriste du 14 au 22 mai, accusés notamment de tentative d’incendie contre un véhicule de la police, de sabotage contre les voies ferrées, de transport de fumigènes artisanaux…
– Dans la nuit du premier mai, le distributeur automatique de billets de l’agence Banque Populaire, située rue Estienne d’Orves au Pré-Saint-Gervais (Seine-St-Denis), a été incendié. Un communiqué revendiquant l’attaque est publié sur internet et rappelle que « la meilleure défense, c’est l’attaque ! » et qu’« aucune répression n’arrêtera nos mauvaises intentions ».
– Dans la nuit du 19 au 20 mai, le centre des impôts de Vigneux-sur-Seine (Essonne) est ravagé par les flammes. Pas loin de 80 m2 de bureaux sont réduits en cendres, et le centre doit fermer plusieurs jours. Les flics constatent des « traces d’effraction » sur une fenêtre, signe que l’incendie est volontaire. Bien joué.
– Etampes : le contrôle ne passe pas. Le 15 mai, en plein après-midi, les flics tentent de contrôler un groupe de jeunes gens posés dans un hall d’immeuble du quartier de Guinette à Etampes (Essonne). C’est la baston : les jeunes se rebellent, insultent les flics, un des mercenaires en uniforme chute à terre. Deux personnes sont embarquées, mais un de leur pote revient à la charge en caillassant les schmits. Une des pierres fait mouche sur le crâne d’un agent, mais le vaillant assaillant est lui-aussi arrêté après l’arrivée de renforts policiers. Le syndicat de flics Alliance commente : « Cette situation n’est plus tolérable, il faut sanctionner ces individus de manière exemplaire et dénoncer ainsi cette violence gratuite envers les agents de la force publique et l’autorité de l’Etat ». Coco, y’a pas de « violence gratuite » contre l’Etat, juste une violence nécessaire, celle d’une révolte nécessaire.
– Massy : responsables ou non, les flics sont haïs. Dans la nuit du 23 au 24 mai, deux personnes chutent d’une moto à Massy (Essonne) ; le conducteur meurt, le passager est grièvement blessé. Dans la foulée, une rumeur met en cause les flics, et il n’en faut pas plus pour que des affrontements démarrent dans le quartier des Grands Ensembles, qui vont durer plus d’une heure. Des voitures sont défoncées et retournées pour bloquer les rues, des poubelles incendiées. Il faudra l’intervention d’une grosse centaine de keufs (BAC, CRS, compagnies d’intervention et de sécurisation) pour ramener la paix. La nuit suivante, rebelote, avec cette fois des jets de boules de pétanque et des tirs de mortiers sur les bleus. Deux jours plus tard, c’est un gymnase qui part en fumée. Celui-là même qui, ironie de l’histoire, remplaçait un autre gymnase incendié lors des émeutes de 2005. La même nuit, la vitrine d’une agence d’assurance est défoncée.
– Le 25 juin, cinq flics en civil pensant pouvoir se balader tranquillement dans un supermarché à Sceaux (Hauts-de-Seine) sont reconnus par trois personnes qui les attaquent. Un premier flic est blessé à l’omoplate par un coup de tournevis habillement porté. Dans la baston qui suit, cinq autres keufs venus en renfort sont aussi blessés. Les trois personnes se font finalement choper et placer en garde-à-vue.