Ça t’emmerde pas toi, que des bâtards qui construisent des prisons ne se prennent pas leurs propres responsabilités dans la gueule ? Selon un communiqué publié ici et là, dans la nuit du 17 au 18 octobre, dans le 18ème arrondissement, un magasin Bouygues a été attaqué, sa vitrine fracturée et un tag « Feu aux prisons » a été laissé sur la devanture. Bouygues n’est pas seulement un vendeur de laisses électroniques, c’est aussi un des plus gros constructeurs de prisons et de centres de rétention en France. Il en est de même pour Eiffage en mai dernier, constructeur de taules également, dont l’agence du Passage Melun dans le 19ème arrondissement a été défoncée avec un tag laissé sur place : « Construit des taules. Feu aux C.R.A. ».
Tu te souviens peut-être, rue de Belleville, le 17 mars dernier, jour où des sans-papiers étaient foutu en taule pour avoir cramés la prison pour étranger de Vincennes (construite notamment par Bouygue et Eiffage), une boutique SNCF (co-organisateur de rafles et expulseur de sans-papiers) s’est faite occuper. Après que ses clients soient parti (dont plusieurs solidaires avec ce qui se passait), la boutique a entièrement été taguée dedans comme dehors : « la SNCF collabore aux expulsions de sans-papiers », « non aux rafles », « feu aux CRA », « solidarité avec les inculpés de Vincennes ». avec collage d’affiches, banderole, tracts… En passant, la boutique SNCF couverte de tags est restée fermée toute la journée du lendemain. Juste après, le gérant du magasin Bouygues qui observait jusque là l’occupation de la SNCF en se marrant, a commencé à rire jaune lorsque les assaillants se sont dirigés vers son enseigne. Il s’est vite enfermé dans ses murs pendant que sa vitrine se faisait recouvrir de tags (« Bouygues construit des taules », « feu à toutes les prisons »). Tout cela faisait suite à une occupation du même genre à l’agence Air France (expulseur) d’Opera. Les sans-papiers inculpés de l’incendie de Vincennes ont été condamnés d’avance à plusieurs mois de taule.
N’oublions pas qu’ici comme ailleurs, on rafle les sans-papiers, on fout des gens en taule. N’oublions pas qu’il est possible de leur rendre la monnaie de leur pièce, de refuser tout cela avec fracas.