Il y a longtemps que les origines religieuses de Noël ne préoccupent plus grand monde (et tant mieux), et pourtant, le rôle de soupape de cette fête lui a conservé une place de choix dans le calendrier : les fêtes de fin d’année, ce sont des moments qui nous donnent l’illusion de pouvoir oublier le quotidien chiant à mourir, en cassant pour quelques jours la routine métro-boulot-dodo, en noyant la monotonie dans du vin chaud et des paquets colorés. Avec la magie de Noël sensée rassembler tout le monde, au-delà des classes et des hostilités, on oubliera presque l’arnaque de nos vies que sont les politiciens et autres gestionnaires de l’ordre et de la misère, on sera content de voir le président nous souhaiter un Joyeux Noël, dans un climat proche d’une « union nationale » sous le drapeau de la consommation. Les guirlandes lumineuses et les sapins dans la rue nous feront oublier pour quelques semaines la laideur de la ville (ou l’accentueront…), les vitrines remplies et les publicités nous feront croire que le bonheur se trouve à portée de porte-monnaie.
Noël n’est que la fête de la consommation, une occasion en or pour cette société de rendre les pauvres encore plus pauvres (mais bon, c’est pour la croissance !). On voudrait nous faire croire qu’un cadeau, plus il est cher, plus il fait plaisir… pour vider les porte-monnaie et remplir les poches de mille gadgets inutiles qui seront déjà démodés dans trois mois, et qui tenteront de nous faire croire qu’avec eux disparaîtront la solitude, l’isolement, la misère affective et relationnelle, l’ennui, en bref le manque de Vie…
On n’a pas besoin de dépenser pour s’amuser, tout ce qu’on offrira ce sera notre haine de la marchandise et de l’exploitation qui nous empêchent de vivre libres.
Pas de vacances pour la rébellion !
PS : pour calmer ta nausée face à toute cette merde, sache que le dernier score pour la nuit du nouvel an 2013 est de 1193 voitures cramées en France, dont 209 en région parisienne… record à battre ! (et attention aux flics en surnombre ce soir-là)