Une petite histoire, plutôt sympathique. Car dans la grisaille habituelle, chaque petite étincelle nous réchauffe le cœur et nous donne la force de continuer, malgré les barrières autoritaires qui viennent se mettre entre nous et la perspective de relations humaines libres. Alors quand ces histoires se partagent et inspirent mutuellement les personnes qui les vivent, nous reprenons courage, et l’étincelle peut devenir brasier.
Peut-être oublions-nous trop souvent la religion parmi les ombres qui planent sur nos vies, parmi tout ce qui travaille à nous maintenir à l’état d’objet domestiqués.
Cette histoire, la voici, toute simple: celle d’un quidam traînant du côté du métro Belleville.
On discute, et le type me raconte cette fois où, buvant une petite bière dans la rue, un enfoiré était venu lui prendre la tête, au nom du bon dieu et de ses commandements débiles. «C’est Ramadan frère, tu devrais pas boire d’alcool, tu le sais». Devant tant de moralisme religieux, teinté de fausse familiarité, notre bonhomme envoya le messager de dieu se faire foutre. Celui-ci s’énerva alors et voulu donner une leçon au buveur qui voulait juste qu’on lui foute la paix. Mais preuve en est qu’on n’est pas toujours le plus fort quand on s’abrite sous les tables des lois, le moralisateur se pris cette fois-ci une sévère raclée. Malheureusement pour notre quidam, une patrouille de flics qui passait par là l’embarqua pour l’amener en garde à vue.
Que Dieu existe ou non, à vrai dire on s’en fout. Le problème est que l’autorité et les connards qui la diffusent (en uniforme ou non) existent bel et bien. Et leurs causes néfastes se rejoignent assez facilement, bien qu’on cherche à nous faire croire que Dieu et l’État sont souvent en guerre pour le monopole du contrôle et du rappel à l’ordre.
Voilà donc la religion, et voilà son refus en actes. Les apôtres de cette triste idole, quel que soit le nom qu’on lui donne, ne se contentent pas de sermonner le troupeau de fidèles qui va lui-même s’abaisser au temple, à l’église, à la mosquée ou à la synagogue. Encore faut-il qu’ils viennent nous pourrir la vie dans la rue, partout en fait.
Comme si les profs, les citoyens, les patrons et la police n’étaient pas déjà de trop !
Ils veulent tous nous dresser, nous faire marcher au pas, nous faire réciter tel ou tel catéchisme, religieux ou laïc, bref, nous voler nos vies.
Mais gare à la revanche, quand tous les indomptables s’y mettront…