Alors que son fils, élève de sixième, a raté de nombreux cours, l’Éducation Nationale contacte une mère pour réclamer la présence de celui-ci dans ses rangs. Celle-ci en réponse refuse tout contact avec l’Éducation nationale, ne se présente pas à l’atelier de parentalité vers lequel elle est orientée, ne donne pas suite aux injonctions des services éducatifs mandatés par un juge pour enfants, et enfin, ne vient pas à son procès.
Elle sera alors convoquée plusieurs fois devant des policiers pour s’expliquer.
Le 5 février, le tribunal correctionnel de Valenciennes, voyant que cette mère n’en a cure de leurs convocations et menaces, la condamne pour « soustraction sans motif légitime à ses obligations légales au point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation du mineur », une infraction pour laquelle un juge peut prononcer jusqu’à deux ans de prison ferme et 30 000 euros d’amende. C’est-à-dire que la justice considère que le refus d’une mère d’obliger son enfant à se faire domestiquer et laver le cerveau par l’école compromet son bien-être. Et comme si c’était le choix de la mère, comme si un enfant de 12 ans n’était pas capable de se dresser tout seul contre l’oppression scolaire, celle que vivent tous ces gamins qui refusent de marcher au pas dans les rangs, qui n’ont pas envie de participer à un système basé sur la compétition et la récompense, qui n’ont pas envie de se soumettre à un maître ou un prof, et qui n’ont pas envie d’apprendre des choses inutiles qui ne font que servir l’État, en formant des bons petits soldats aptes à devenir de bons citoyens obéissants, de bons travailleurs, de bons consommateurs.
Ce coup-ci la mère récalcitrante a écopé de quatre mois avec sursis, simplement parce que son fils a raté des journées d’école, et qu’elle n’a pas voulu participer à son oppression. Et ça n’est pas une première. En 2010, une mère avait été condamnée à deux mois avec sursis pour l’absentéisme répété de ses deux filles au collège.
Mais les « bons » parents n’ont pas à s’inquiéter, l’absentéisme, même s’il est attaqué d’une manière radicale par l’Éducation Nationale, est cependant assez limité et les élèves réfractaires à l’encasernement scolaire représentent en moyenne autour de 1% sur l’ensemble des établissements.
Alors, de la suppressions des allocs (qui n’a duré que quelques années) à la cagnotte (une carotte pécuniaire pour récompenser l’assiduité d’une classe), en passant par les menaces de prison ferme ou de sursis pour les parents, rien ne pourra jamais faire aimer l’école à tous ces petits rebelles, et heureusement qu’il y a des parents qui refusent de se prêter au jeu de l’État et ne collaborent pas à la normalisation et l’endoctrinement de leurs enfants réfractaires.
Parce qu’il n’y a pas d’âge pour se rebeller, et parce que l’école est la première étape dans l’acceptation de ce monde, que vive l’école buissonnière !