Il y a quelques temps dans une ville d’Île-de-France, deux flics en uniforme chopent physiquement un copain. Il est 7h du matin, et il descend l’escalier du métro. Le premier lui demande ses papiers, l’autre l’immobilise immédiatement par le bras. Ce n’est qu’un prétexte pour l’embarquer au commissariat. Quelques minutes après être arrivé, on l’emmène dans un bureau où se trouve le même porc en civil qui avait déjà voulu lui poser des questions de façon officieuse. Comme la fois précédente, l’entretien tourne court. En voici un extrait :
– Tu étais où ces derniers temps ?
– Je suis là maintenant !
– Quelle est ton adresse postale ?
– Je n’ai pas d’adresse…
– Si t’en as une…
– Non, je dors à droite à gauche (…)
– Tu vis comment ?
– Je me démerde…
– On sait bien que tu es venu ici pour travailler, pour avoir des papiers, pour ramener de l’argent dans ton pays !
– Je suis pas venu pour ça, je suis venu pour voir.
– Arrête de penser qu’on est des méchants !
– (silence)
– Tu veux un café ?
– Non
– De l’eau ?
– Non
– Pourquoi tu n’acceptes pas ?
– Je ne veux pas donner mon ADN.
– Si on veut le prendre, on peut aller chez toi, même si t’as rien fait ! Vas-y tu peux sortir !
– Donne-moi un papier de fin de garde-à-vue !
– Il n’y a pas de papier à te donner. C’est comme la première fois. (Il se lève)
– Lors de la prochaine arrestation, on n’en restera pas là !
– Moi, aussi je vais faire quelque chose !
– Tu vas faire quoi ? (énervé)
– … je vais rentrer au bled, bien sûr ! (ironique)
– Même hors de France, on sait où te trouver…
Le lendemain, et jusqu’à aujourd’hui, des keufs en civil ont été grillés en train de suivre le copain dans la rue et le métro.
Ce n’est pas la première fois que la police tente de recruter des indics, des poukaves, des délateurs… des balances quoi, au sein des milieux squat, antifas ou pseudos anarcho-autonomes. Que ce soit à Paris, dans sa banlieue, à Lyon, à Notre-Dame-des-Landes ou en Belgique (une quinzaine de camarades interrogés de façon officieuse), les porcs aimeraient bien obtenir des renseignements ou recouper leurs propres observations, souvent grossières, pour faire tomber des camarades. Faire pression, faire du chantage lié à une situation sociale ou judiciaire, ou menacer de prison est monnaie courante un peu partout.
Face au silence sur ces histoires, à la peur ou la paranoïa, plusieurs camarades de différentes villes ont déjà choisi de rendre publics ces coups de pression et autres mesquines tentatives d’en faire des indics. À Paname, les chtars ont enlevé par surprise un copain dans la rue, suite à un premier refus de collaborer. Avec leur cerveau imbibé d’autorité, avec le fric des puissants qu’ils protègent, ils croient peut-être que tout s’achète et se vend, même les idées, même la dignité.
Dans leurs petits jeux dégueulasses, ce n’est pas seulement à quelques personnes qu’ils s’en prennent un peu partout. C’est aussi à un antagonisme social qui leur échappe en partie, à une rage qui tente de balayer ce système d’exploitation et de domination.
Que leurs coups de pression ne restent pas sans réponse !
Des ennemis de la police et de son monde