À celles qui en ont ras-le-cul de se faire emmerder, harceler, de jour, de nuit, au travail, dans la rue ou par « leur » mec. À celles qui veulent embrasser leur copine dans le bus. À celles qui ne se satisfont pas de l’univers cloisonnant du couple. À celles pour qui les relations sexuelles ne sont ni obligatoires ni sacrées. A celles qui décident de se contrefoutre des normes de beauté. Aux « garçons manqués ». À celles qui se battent contre les médecins pour être avortées et/ou stérilisées. À celles qui ne se laissent pas imposer fringues, horaires et mode de vie. À celles qui aiment regarder les étoiles. À celles qui refusent d’ être réductibles à ce qu’elles ont subi. À celles qui sont contre toutes les prisons. À celles qui s’organisent pour riposter aux agressions en dehors de la médiation de l’État. À toutes celles qui se croyaient fragiles et se surprennent régulièrement de leur force. A celles qui ne laissent à personne, homme ou femme, la possibilité de parler en leur nom (parti, syndicat, association).
À toutes celles qui ne veulent pas s’intégrer dans cette société, ses casernes, ses usines et ses supermarchés.
Aux survivantes, aux trop vivantes, qui ne veulent pas l’égalité mais la réciprocité des rapports. À celles qui sont pleines d’envies mais qui n’osent pas. A celles qui décident de prendre la thune là où elle se trouve. À celles qui ne reconnaissent aucune forme d’_autorité, d’où qu’elle provienne (patron, État, religions, famille, mec). À toutes celles qui ne sont pas et ne seront jamais flics, matonnes, ou présidentes de la République. À toutes celles qui ne se ressentent pas être « femme ». À celles pour qui ne plus être dominée ne signifie pas devenir chef mais combattre tous les rapports de dominations. À celles pour qui ne pas gagner ne signifie pas être vaincue. À toutes celles qui pensent que la liberté des unes étend celle des autres.
Aux anti-autoritaires ET à celles qui sentent qu’il y a plus d’aventure à vivre dans la tentative passionnée de détruire ce qui nous détruit que dans ces vies moroses…
assez de vains soupirs immondes,
finissons-en avec ce monde.
[Tract trouvé dans les rues de Paris, mai 2012]