Mais qu’est-ce qui pourrait bien nous arriver dans un bunker social sécurisé ? Que pourrait-il bien se passer dans nos vies avec un flic à chaque coin de rue, une camera à chaque carrefour, un juge prêt à sanctionner tout écart, une morale qui s’insinue dans nos têtes jusqu’à réprimer tout désir et faire de nous-mêmes nos propres flics ?
Prévention de la délinquance, principe de précaution, évaluation des risques, assurance vie, tel est le vocabulaire d’une société malade de ses peurs et de ses inquiétudes, malade d’elle-même. Peur de l’autre, peur de soi-même, inquiétudes pour l’avenir, on étouffe.
Vaut-il mieux vivre avec le risque de se faire agresser en pleine rue ou bien sous le contrôle permanent des flics et de l’État ? Le meilleur moyen, au fond, d’éviter tout incident et de garantir le risque zéro, c’est de mettre fin à sa vie et à tous les risques qu’elle comporte.
Seulement, nous voulons vivre, diaboliquement, dangereusement, avec insouciance, aventure, risques, avec fureur. Parce que la liberté c’est aussi un choix, un choix risqué. Parce que vivre dans un bunker est certainement le seul moyen de vivre en toute sécurité et sans vie.
Si c’est ce que tu veux pour ta vie, survivre sans l’intensité propre à la vie, après tout, libre à toi, mais alors ces quelques feuilles ne sont pas faites pour toi, le monde que nous portons dans nos cœurs orgastiques non plus.
Nous préférons le risque de la liberté à la sécurité d’une tombe. Alors à l’attaque !